Missions de l’APS : renfort humain et travail sur l’individu

Le métier d’assistant·e chargé·e de prévention et de sécurité (APS) a été créé en 2012 pour lutter contre les violences scolaires. Dès la rentrée 2012, 500 APS ont été affectés dans les établissements les plus exposés aux phénomènes de violence, avec pour objectif affiché de « renforcer la présence des adultes dans les établissements et de créer les conditions d’un climat favorable aux apprentissages et au bien-être des élèves et des personnels(1) ». La dimension prévention du métier s’adapte à des contextes très différents, en fonction de l’établissement. « Notre APS est là pour répondre à des besoins particuliers en termes de vie scolaire sur des enfants fragiles », explique Rachel Bourgain, chef d’établissement du collège du Thelle de Méru (Oise). Sandrine Lefèvre, APS de ce collège détaille son rôle de renfort : « Le but de ce poste est de prévenir les dangers et les risques et d’être en lien direct avec la direction et les élèves. L’APS travaille sur l’individu alors que l’assistant d’éducation travaille sur le groupe. »

La place de ce métier au sein de l’établissement n’est pas pour autant évidente. Rachel Bourgain le souligne : « Cela a été compliqué de lui donner un statut particulier sans lui donner un statut à part par rapport à ses collègues et à la vie de l’établissement. »

Intervention de l’APS : assistant d’éducation avec une mission particulière

Rachel Bourgain explique que « l’APS n’a pas d’autonomie au sens hiérarchique et sur le plan des responsabilités. Il reste assistant d’éducation même si sa mission est particulière ». Les missions de l’APS au sein de l’établissement couvrent la médiation, le tutorat, le suivi du retour après une classe relais, la participation au conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), mais aussi à des groupes de travail avec des assistantes sociales et infirmières pour suivre les élèves en grande difficulté.

Sandrine Lefèvre souligne la difficulté de trouver sa place au début : « Nous avons essayé de refaire un groupe, une vraie équipe de vie scolaire avec des missions différentes. » Il est selon elle important de « ne pas gérer un problème tout seul et d’en faire part à l’équipe ». Au collège du Thelle, le premier bilan du recrutement de l’APS a été positif : « Le climat scolaire semble plus apaisé. Un an après l’arrivée de l’APS, les professeurs que j’ai reçus en entretien professionnel s’interrogent plus sur les problèmes de pédagogie et de résultats que sur les problèmes de gestion de classe et d’élève », conclut Rachel Bourgain.

Source

(1) Question écrite n° 8461 de M. Hervé Féron, 30 octobre 2012 | Assemblée nationale