Les municipalités, et notamment les grandes villes, représentées par l’Andev, association nationale des directeurs de l’éducation des villes, sont plus avancées que les départements ou les régions dans leur réflexion sur le partage de l’éducation. Selon une étude menée en 2008, 97 % des maires considèrent l’éducation comme un axe majeur de leur politique municipale alors que les familles qui ont des enfants scolarisés en école maternelle ou élémentaire ne représentent que 10 à 15 % des ménages d’une commune. Dans le premier degré, environ 40 % de la dépense d’éducation est financée par les collectivités territoriales, dans la mesure où l’éducation est souvent le premier employeur de la ville.

Vers une « éducation combinée »

En octobre 2009, le dernier congrès de l’Andev, a dressé un premier bilan de l’éducation partagée, leitmotiv des années passées, pour s’orienter vers la notion plus ambitieuse d’ « éducation combinée ». « La co-éducation qui prévaut aujourd’hui dans les villes est un gage de démocratie, affirme Anne-Sophie Benoit, la présidente de l’association. C’est aussi un gage de richesse et un élément de développement harmonieux de l’enfant. » L’association estime que les villes sont aujourd’hui davantage des partenaires, des acteurs qui doivent combiner leurs actions pour une véritable politique éducative. « L’objectif, explique-t-elle, est de construire un projet éducatif pour l’enfant, sur le temps scolaire et périscolaire, de sa naissance au début de son âge adulte. » Pour parvenir à l’éducation combinée, un certain nombre de diagnostics doivent être menés sur les territoires, puis mis en commun afin de s’adapter aux besoins de chacun des acteurs (Education nationale, villes, associations, familles, enfants…).

Les politiques éducatives municipales

La parution d’une étude comparée des politiques éducatives municipales de 2001 à 2008 met en évidence les domaines prioritaires de la politique éducative pour les maires interrogés : le patrimoine bâti ou non bâti (1ère priorité pour 43 % des répondants), les services d’accueil et d’action éducative, les dépenses d’équipement et de fonctionnement, le développement des partenariats et enfin le renforcement des moyens dédiés à l’éducation. En matière de patrimoine, les bâtiments scolaires pèsent lourdement sur les budgets municipaux, tant en construction qu’en restructuration. Dans le cadre de leurs programmations pluriannuelles, les communes intègrent désormais les préoccupations de performance énergétique et de développement durable, sans oublier les travaux d’accessibilité pour les handicapés ou de sécurité des abords.