L’Histoire et la « juste mémoire »

« Les professeurs qui dispensent ces enseignements témoignent de nombreuses contestations d’élèves et de réelles difficultés à aborder ou à enseigner certaines parties du programme », explique Jean-Pierre Obin, ancien Inspecteur général de l’Éducation nationale et coauteur d’un rapport sur les signes religieux à l’école publié en 2004. Il souligne les sujets polémiques : « tout ce qui a trait à l’Histoire du christianisme, du judaïsme, de la chrétienté ou du peuple juif peut être l’occasion de contestations. »

Trois types de sujets sensibles
L’Association des Professeurs d’Histoire et Géographie (APHG) avance trois types de sujets sensibles (enquête menée en 2006 auprès d’enseignants de la matière) :
– « Le fait religieux : l’islam, le christianisme, le judaïsme aussi bien dans leur confrontation que dans leurs rapports avec la laïcité et la démocratie » ;
– « Les Etats-Unis facilement mis au pilori alors que notre société est profondément américanisée »
– « La Shoah : doit-elle cacher les autres génocides de l’Histoire, qu’a-t-elle donc de si particulier ? »
Pour Iannis Roder, professeur d’Histoire-géographie et responsable des formations au Mémorial de la Shoah, « enseigner la Shoah demande une connaissance très fine, non seulement de l’histoire de la Shoah, mais aussi du nazisme ». « La formation scientifique est très importante, parce qu’il faut avoir du répondant ! » conclut-il.

La théorie de l’évolution et la sexualité

Les SVT font face à deux principaux champs de contestation :

  • la théorie de l’évolution

Le créationnisme réfute la théorie de l’évolution des espèces au nom d’une lecture littérale de la Bible ou du Coran. Déjà souligné dans le rapport de Jean-Pierre Obin en 2004, les théories créationnistes ont été ravivées par l’année Darwin en 2009.

  • l’éducation à la sexualité et la reproduction humaine

Les enseignants, les médecins, les infirmières scolaires, et les intervenants extérieurs sont confrontés à des réactions violentes des élèves lorsque ces notions sont abordées. Elles sont pourtant au programme depuis 1973.

La pratique du sport

« L’EPS fait partie des disciplines pour lesquelles les professeurs se plaignent souvent de manifestations ou d’interventions de nature religieuse perturbant leur enseignement », avance le rapport Obin.

Ce rapport établit une typologie des contestations : « beaucoup tournent autour de la mixité, ou de la préservation de la pudeur des filles. L’absentéisme et le refus de certaines activités sont de plus en plus fréquents, notamment en piscine et en plein air. Une autre source de tensions réside dans le refus d’un nombre croissant d’élèves (la totalité dans certains collèges) de porter les tenues sportives réglementaires. »

Le conseil de l’ASL

Comment réagir en cas de : 
– contestation de l’élève : argumenter en s’appuyant sur des faits scientifiques, tout en évitant le conflit frontal.
– contestation du parent d’élève : faire référence aux programmes officiels qui sont définis par le ministère de l’Éducation nationale dans le cadre d’un enseignement public laïc.