Sa biographie

Née en 1835, d’un père immigré et boucher, installé en Côte d’Or, Eugène Spuller, élève moyen au collège, s’installe à Paris en 1862 et entre dans le monde politique en 1868. Du fait d’une proximité sociale et générationnelle, il se lie à Léon Gambetta. Les républicains disent de lui qu’il est modéré, courageux, calme et volontaire. Il est inhumé au Père-Lachaise en 1896.


Dans l’ombre de Gambetta

Dès son inscription au Barreau en 1862, il devient le collaborateur et l’ami inséparable de Léon Gambetta. Il rejoint par la suite la présidence du Conseil de son gouvernement en tant que sous-secrétaire. Lors de la guerre franco-prussienne, ils s’échappent en ballon pendant le siège de Paris.

Eugène Spuller fonde l’année suivante le journal « la République française ». Son habileté et sa façon de travailler contribuent à la renommée du journal. Il défend et rapporte à la chambre l’article 7 du projet de loi Ferry sur la liberté de l’enseignement supérieur. Il donne des conférences appelées « Conférences populaires » au sujet de questions d’enseignement et d’éducation.

Le Ministère de l’instruction publique

Eugène Spuller occupe à deux reprises le poste de Ministre de l’instruction publique, des cultes et des beaux-arts : d’abord au sein du cabinet Rouvier, puis dans le cabinet Casimir-Perrier pendant six mois. Le temps lui manque pour préparer ou achever une réforme importante. Néanmoins, il relève le tarif des frais d’études et de pension dans les lycées et collèges de l’État. Il se prononce contre l’augmentation du nombre d’élèves recevant un enseignement classique et sur la légalité du transfert à Lille des facultés de lettres et de droit établies à Douai.

 

« L’esprit nouveau »

C’est une expression propre à Eugène Spuller par laquelle il renvoie dos à dos cléricaux et anticléricaux c’est-à-dire, tous ceux qui ne veulent pas de la République libérale. A l’origine de cette expression, sa prise de position sur la légalité de l’arrêté d’un maire qui avait interdit les processions sur la voie publique et l’exhibition des emblèmes religieux aux enterrements. Spuller stipule que la première partie de l’arrêté est légale mais la seconde illégale. Selon son « esprit nouveau » la politique religieuse doit s’accorder avec l’État sans abandon ni recul et faire preuve de tolérance.

Bien que peu connu, ce républicain est bien l’un des fondateurs de la démocratie française de par ses combats. Il s’impose comme le promoteur des grandes lois laïques et l’adversaire des intolérances et des sectarismes. Son « esprit nouveau » amorce l’apaisement religieux entre l’école et l’église qui s’imposera trente ans plus tard.

Citations

« J’ai pris ma fonction au sens propre du mot : j’ai tenu à être le premier instituteur de la nation. » 

« L’instruction publique est, dans les nations modernes, le premier et le plus important des services de l’Etat ».

Sources :

Ouvrage de Nathalie Bayon : « E. Spuller itinéraire d’un républicain entre Gambetta et le Ralliement ».

Site de l’Assemblée Nationale et de l’IFÉ.