Biographie

Né en 1761 à Boulogne-sur-Mer, Pierre Daunou a grandi au sein d’une famille protestante. Tour à tour homme politique, archiviste, historien et professeur chez les Oratoriens. Il décède en 1840.

Un engagement pour les idées nouvelles

Favorable aux idées de la révolution, il siège parmi les modérés. Pierre Daunou est l’un des principaux rédacteurs de la Constitution de l’an III. Il milite contre la peine de mort et aurait voulu sauver Louis XVI. C’est lui qui fera réhabiliter Condorcet.

Il défend la loi électorale sur l’instruction publique mais, d’un esprit trop indépendant pour une carrière politique, il préfère l’organisation des bibliothèques au Panthéon puis des archives : il devient Garde général des Archives de l’Empire. Il met au point un système de classement à base de lettres et de chiffres toujours en vigueur. Encore aujourd’hui, le poste de directeur des Archives est appelé « fauteuil de Daunou ».

La loi Daunou sur l’instruction civique

La loi du 3 brumaire an VI (25 octobre 1795) est en vigueur durant sept ans. Quoique très est attaché à la liberté d’enseignement et à la gratuité en primaire les finances nationales du moment sont telles que Daunou doit restreindre ses ambitions.  C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle cette loi a été jugée sévère sortie de son contexte. Les familles versent trois quart de rétribution scolaire la commune un quart, excepté les pauvres. A l’inverse de Condorcet il préfère laisser aux administrations départementales le soin de positionner les écoles en tenant compte des besoins réels.  Il revient sur la loi Bouquier qui prévoyait l’obligation scolaire. Les instituteurs ont une classe et un logement. Il y a une école par canton. Les programmes prévoient la lecture, le calcul, l’écriture et la morale républicaine. Il crée dix grandes écoles supérieures ainsi qu’un calendrier des fêtes civiques.

Les autres avancées

En rédigeant « Le Journal Encyclopédique » il livre son plan de l’organisation de l’éducation nationale où il distingue quatre éducations. D’abord familiale puis publique : il préconise deux heures par jour pour apprendre à lire. Il critique les pensionnats en collèges. Dans chaque département, une école centrale pour garçon est créée, c’est-à-dire l’équivalent de nos collèges et lycées pour les douze-dix-huit ans. Des écoles spéciales s’ouvrent dans le supérieur où sont enseignés la médecine, l’astronomie, l’art vétérinaire, la musique, la peinture, l’histoire naturelle… Daunou considère que la République a besoin de savants ; il crée l’Institut de France.

Hommage : « Peu d’hommes politiques ont eu moins d’ennemis que Daunou, et peu de carrières littéraires ont été plus utilement et plus dignement remplies. » (Dictionnaire des parlementaires français)

Sources : sites : Wikipédia, Assemblée nationale, IFé ; auteurs : Marcel Fournet, René Grevet