Une offre pédagogique alternative et innovante

A l’origine du projet, Marie-Cécile Bloch et Bernard Gerde, fondateurs de l’association La Bouture et initiateurs du CLEPT, ont refusé la fatalité des jeunes qui sortent chaque année du système scolaire français sans diplôme, évalués à 140 000 par l’OCDE. Face à cette réalité, l’offre scolaire traditionnelle se repositionne via des structures proposant une alternative à la formation par alternance, et aux stages de professionnalisation. Le CLEPT partage un objectif de démocratisation de l’école avec 11 autres structures membres de la FESPI (Fédération des Etablissements Scolaires Publics Innovants). Chacune d’entre elles vise à proposer aux élèves « questionner l’offre scolaire traditionnelle ». Le CLEPT propose une formation générale aux élèves qui, comme les enseignants de la structure, se sont portés volontaires pour intégrer cette structure.

Le CLEPT propose plusieurs modules spécifiques : les « boutiques d’écriture », pratique d’une écriture ludique à partir d’un thème fixé, à raison d’une heure par semaine. Les « groupes de base » offrent aux élèves un moment de questionnements et de débats autour de thématiques sociétales.
La « boîte à outils » permet aux élèves de revoir les notions de base en maths et français. Des cours de philosophie dès la classe de 3ème sont aussi programmés. Temps fort du CLEPT, une demi-journée par semaine est consacrée aux « ateliers éducatifs », animés par un professionnel, avec l’appui d’un professeur accompagnateur.

Des ateliers construits avec des professionnels

Comme le démontrent les ateliers, les activités proposées par le CLEPT sont moins cloisonnées que dans un établissement « classique ». Neuf ateliers sont proposés pour l’année scolaire 2011-2012 : journalisme, sonorités, archéologie, urbanisme, traversée de l’image, filmer le réel, théâtre, invisible, chœur.

Parmi ceux-ci les élèves ont formulé trois choix et les ont motivés. Au fil des ateliers, les élèves découvrent une discipline ou un secteur d’activité de A à Z. Ils réfléchissent en amont sur les enjeux de la discipline, échangent avec des professionnels, et vont sur le terrain : visite de lieux fouillés, rencontre avec les acteurs locaux des projets d’urbanisme, mais aussi chant en langue étrangère, etc.

S’ouvrir sur le monde extérieur et construire une relation de confiance

Les différents participants aux ateliers éducatifs soulignent leur intérêt : ils permettent aux élèves, comme aux équipes éducatives, de s’ouvrir sur le monde extérieur et de construire une relation de confiance.

Comme l’explique Dominique Bocher, enseignant, l’enjeu de ces ateliers est de « multiplier les groupes d’appartenance, en brisant la ségrégation et en permettant aux élèves de se découvrir ». Pour Isabelle Abadie, professeur de maths qui participe à l’atelier archéologie, « les ateliers sont avant tout une rencontre avec une personnalité, un professionnel passionné et porteur de projets ».

Fruit d’une année de travail d’équipe, les travaux réalisés seront présentés lors d’un événement, appelé  « temps fort », au Théâtre Prémol de Grenoble les 5 et 6 avril prochains.

Des résultats encourageants

Même si l’évaluation et la notion de note sont peu présentes au sein de l’établissement, les élèves se confrontent aux examens nationaux, avec succès. Caroline Crémel, professeur d’allemand, explique que  « le taux de réussite au BAC des élèves du CLEPT est le même que celui de l’Académie ». Elle souligne également qu’ « environ un tiers des élèves intégrés au CLEPT ont été auparavant mal orientés vers des lycées professionnels ».

« Raccrocher est rarement un long fleuve tranquille », indique une affiche à l’entrée du CLEPT. Pourtant, la motivation des élèves et des équipes éducatives, ou encore le nombre de candidatures pour intégrer la structure, sont autant d’indicateurs plus qualitatifs des succès de cette structure hors du commun.