La reprise des cours a déjà commencé pour les professeurs stagiaires des académies du Nord et du Pas-de-Calais. Sur les bancs de l’IUFM de l’Université d’Artois, près de 240 nouveaux professeurs du second degré ont assisté durant deux jours à une formation "express" de prise en main et de gestion de leurs classes. Une initiative bienvenue pour ces jeunes collègues, tout juste lauréats d’un concours difficile, qui leur aura laissé peu de loisirs pour réfléchir à leurs premiers pas dans le métier. "Ils ont parfois du mal à passer derrière le bureau !, remarque Marylène Constant, directrice adjointe aux formations transversales à l’IUFM. Nous les avons rassurés et leur avons offert un panel de solutions qui les aidera à endosser leur nouveau statut."
Douze formateurs sur le site de Villeneuve d’Ascq et deux sur le site d’Arras se sont ainsi répartis les professeurs stagiaires, en petits groupes disciplinaires ou transversaux. Aguerris aux problématiques de gestion de classe, ces formateurs se sont engagés avec enthousiasme dans ce projet, persuadés de l’intérêt de proposer aux professeurs stagiaires une formation avant qu’ils ne prennent leurs classes.

Placer le cadre du professeur devant ses élèves

"Lors de la première matinée de formation, j’ai placé le cadre du professeur devant ses élèves", explique Bruno Debeire, formateur qui accueille des futurs professeurs de Physique-Chimie et de SVT. Savoir se présenter, les gestes à faire et à ne pas faire devant les élèves : tous ces points sont importants. "Puis j’ai abordé les problèmes inhérents à tous les enseignants lorsqu’ils sont face aux élèves, comme le cadre légal de la punition et de la sanction." À l’aide d’un quiz permettant de tester et d’anticiper leurs réactions face aux attitudes des élèves, il a interrogé leurs pratiques et leur a permis de se projeter dans leur futur rôle d’enseignant. "Comment réagir aux retards ? " "Comment convoquer les parents ? " Face aux questions, Bruno Debeire n’a pas manqué de rappeler aux professeurs stagiaires les risques qu’ils encouraient en cas de défaut de surveillance.
Un étage au dessus, Benoît Riboulet a tenu à peu près le même discours aux futurs enseignants de Lettres et professeurs de lycée professionnel qu’il accueillait. De l’intérêt du plan de classe pour garder la maîtrise du cours, de la manière de saluer les élèves, de la façon de s’habiller pour enseigner… avant d’aborder les aspects plus pédagogiques du déroulement d’une séquence de cours. "Il n’y a pas de baguette magique, leur a-t-il répété. Seulement des solutions pour que les élèves travaillent." Pour ce formateur de longue date, professeur de mathématiques à Tourcoing à temps partagé, enseigner est un métier qui s’apprend. "Cette génération va tout découvrir sur le tas, alors que la formation en alternance permettait jusqu’à présent de s’appuyer sur un vécu et de mettre en conscience les gestes intuitifs effectués en tant qu’enseignant remplaçant."