Une vision moderne de l’éducation

Né en 1863 à Gorron (Mayenne) d’un père instituteur dont il est orphelin à 9 ans, Henri Frixon entre dans une maison de commerce à la fin de ses études secondaires. Après un passage à l’Ecole Normale de la Mayenne, il devient instituteur. En 1885, il entre à l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud et devient, à la sortie, professeur à l’Ecole Normale de Douai durant douze années. Inspecteur primaire par intérim à Vouziers (Ardennes), il rejoint Douai où il s’installe et dirige l’Ecole primaire supérieure et professionnelle de 1901 à 1917.

Modernisateur et sensible au « plein air et au soleil vivifiants », il adhère brièvement à la Société contre les Accidents et la Diffamation fondée par Lamourère. En 1904, entouré de ses collègues, il crée la Solidarité Laïque du Nord. Huit ans plus tard, Pierre Dupont lui cède la présidence de l’Union Solidariste Universitaire (U.S.U.), désignant alors une longue série de responsables issus du Nord et siégeant au niveau national comme présidents ou dirigeants de l’ U.S.U. ou de la Fédération.

Un destin tragique

Henri Frixon subit l’occupation après la prise de Douai, pour être finalement désigné dans un convoi d’otages. Patriote reconnu, il est conduit au camp de Holzminden le 1er novembre 1916 où il souffre de faim, de froid et des privations de la captivité. De retour à Douai, son état est fragilisé par son emprisonnement au camp, mais il reprend malgré tout la direction de l’Ecole. Il décédera six mois plus tard, le 12 octobre 1917, et sera nommé Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume en 1923.

Dominique Lerch