Biographie

Léon Gambetta (1838 – 1882) est le fils d’un émigré génois qui tenait un bazar à Cahors. Naturalisé français en 1859, il devient avocat en 1860. Il se rend célèbre en défendant Charles Delescluze : sa plaidoirie est un réquisitoire contre le Second Empire. Élu député sur un programme radical, il devient l’une des figures les plus populaires de l’opposition républicaine. En 1870, il demande la déchéance de l’Empire puis proclame la République à l’Hôtel de ville avec Jules Favre et Jules Ferry. Léon Gambetta devient ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Défense Nationale, il révoque les préfets du Second Empire et nomme à leur place des militants républicains, avocats ou journalistes.

Le programme de Belleville, discours fondateur

Léon Gambetta est un orateur de génie, emblème du combat républicain et de la victoire de la République sur la Monarchie. Jeune avocat, il se lance dans une campagne politique téméraire pour défendre la République et les héritages de la Révolution en pleine apogée de Napoléon III. Dans ce discours, il prône l’application radicale du suffrage universel, qu’il considère comme une loi fondamentale de la démocratie, mais aussi la liberté de la presse, la liberté de réunion et d’association, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’élection des fonctionnaires ainsi que l’instruction primaire laïque, gratuite et obligatoire. Ce programme révolutionnaire et progressiste qui tend vers les libertés aussi bien individuelles que collectives demandera environ cinquante ans avant sa réalisation.

Le « commis voyageur de la démocratie »

En 1871, Gambetta siège à l’extrême gauche et fonde le journal La République française, l’un de ses instruments de combat politique. Il mène une lutte acharnée pour instaurer durablement la République. Il veut lui donner une image rassurante d’ordre et de stabilité. Lors de voyages en province, il fait de nombreux discours exceptionnels qui ont un rare retentissement. À Grenoble, il prédit l’avènement de « couches nouvelles », ces classes moyennes dont il conquiert la confiance. Il devient immensément populaire. Il a une forte personnalité, est un habile stratège et inspire les campagnes électorales modernes.

Le « héraut de la République »

C’est en février 1875 que sont votées les lois constitutionnelles qui instaurent la République en France. Gambetta réussit à repousser la coalition qui est encore favorable à une restauration monarchique. En 1879, sa candidature à la présidence de la République est un échec. Jules Grévy le nomme président du Conseil. Gambetta entreprend de grandes réformes favorables à la classe ouvrière comme la nationalisation des chemins de fer, l’impôt sur le revenu ou encore la reconnaissance du droit syndical. Mais il se heurte à la corporation des banquiers qui se ligue contre son action et le fait chuter au bout de 74 jours. Léon Gambetta meurt à 44 ans à la suite d’une septicémie.

Citations de Léon Gambetta

• « … il faudra se soumettre ou se démettre ».
• « La politique est l’art du possible ».
• « Ce qui constitue la vraie démocratie, ce n’est pas de reconnaître des égaux, mais d’en faire ».
• « Là où est la France, là est la patrie ».
• « L’avenir n’est interdit à personne ».