Un instituteur engagé

Louis Campan est né à Toulouse, dans un milieu de petits commerçants (fromagers). Il intègre l’Ecole Normale de Toulouse, où il est initié à la franc-maçonnerie, et y demeure jusqu’en 1912. Proche du milieu radical socialiste et du Solidarisme, il mène quatre activités de front : pédagogue, naturaliste, conférencier, militant dans le cadre amicaliste et de la Société contre les Accidents et la Diffamation fondée par Lamourère. Il s’aperçoit que les recettes de cette association servent à l’enrichissement personnel du fondateur et, après une période de vives tensions, Louis Campan fonde lui-même une société rivale qui englobera, après des dizaines de procès, l’association de Lamourère : l’Autonome de Solidarité Laïque de la Haute-Garonne, née à Toulouse en 1903.

Une expansion rapide

En quelques années, le type de fonctionnement départemental, avec un bureau secrétaire tournant au niveau national, s’étend à l’ensemble de la France. Les départements manquants en 1914 sont tous présents en 1936, ainsi que l’Algérie (1919), le Maroc (1934), la Tunisie (1931). Ainsi naît une association (loi 1901) protégeant l’enseignant des risques du métier, association qui a fêté son centenaire à Toulouse en 2003. Afin de pérenniser cette association, Campan est amené à fonder, en 1909, une Union Solidariste Universitaire (USU), société mutuelle d’assurance qui a célébré son centenaire en 2009.

Un héritage important

De 1903 à 1938, Louis Campan rédige des livrets-guide pour l’association, régule, conduit le mouvement dont il est l’autorité morale : « Rien ne se pose concernant les Autonomes qui ne me soit soumis », Il a eu deux fils, l’un devenu Inspecteur Général de Sciences Naturelles, l’autre médecin des hôpitaux de Toulouse ; tous deux éditent des ouvrages de vulgarisation scientifique chez Sudel. Louis Campan décède le 5 mai 1938 dans sa ville natale. 

Dominique Lerch

 

Sources

Les papiers de Campan, et notamment une précieuse correspondance déposée aux Archives Municipales de Toulouse grâce à ses fils et à l’Autonome de Solidarité de la Haute-Garonne. Un livre retrace cette histoire : LERCH Dominique, L’enseignant et les risques de son métier. Un siècle d’histoire associative : l’Autonome de Solidarité 1903 — 2003, Paris, Sudel, 2003, 288 p.