Les débuts de son militantisme

Né en 1815 à Paris, Jean Macé suit un parcours scolaire exemplaire avant d’intégrer le service militaire. Il se lance ensuite dans le journalisme politique et milite en faveur du suffrage universel, qu’il voit comme une condition essentielle à la démocratie. Convaincu que l’éducation est la clé de voûte de la conscience citoyenne, il se lance dans la vulgarisation scientifique à destination des élèves, premier témoignage de son dévouement à l’idée d’une école obligatoire et gratuite.

En 1848, il prend part aux luttes républicaines, et publie de nombreux travaux destinés à propager la connaissance auprès du peuple. Il dénonce une mainmise de la monarchie et du Clergé sur l’éducation et le pouvoir, et prône l’instauration de l’école laïque et au suffrage universel.

L’éducation pour tous

Poursuivi pour ses idées républicaines, éducateur politique, il est contraint de quitter Paris. C’est dans l’Est, en Alsace, alors qu’il organise la correspondance du journal La République, qu’il écrit plusieurs de ses plus grands livres destinés à l’éducation populaire. Dans le calme et la tranquillité du pensionnat de jeunes filles Petit Château, il écrit principalement des ouvrages pédagogiques sur l’Histoire, l’arithmétique, ou encore la morale : Les serviteurs de l’estomac, le Théâtre, les Contes du Petit- Château, L’Arithmétique du grand Papa, et Les Soirées de ma tante Rosy. Jules Verne lui rendra hommage en mettant Les serviteurs de l’estomac entre les mains de l’un de ses personnages dans Vingt mille lieues sous les mers.

La Ligue de l’enseignement

Inspiré par l’exemple de Charles Buls, en Belgique, Jean Macé fonde en 1866 la Ligue de l’Enseignement qu’il préside jusqu’en 1894. Celle-ci vise à faciliter l’accès des classes populaires à l’éducation et pose les premières bases idéologiques de l’école publique.  Lorsque les lois Ferry sont promulguées, la Ligue se dote d’un statut juridique et s’organise en Fédérations départementales. Dès lors, elle ne cesse de lutter contre les inégalités et en faveur du développement culturel.

Les Cercles et la mobilisation de l’opinion

Animé par le projet d’une instruction laïque et obligatoire, Jean Macé sillonne la France pour mettre en place les cercles, antennes locales de la Ligue. Son initiative mobilise un mouvement d’opinion sans précédent en faveur de l’idéal républicain. Le plus influent d’entre eux, le Cercle parisien, initié par Emmanuel Vauchez, organise une large propagande dans laquelle la faction monarchiste et cléricale est dénoncée, et qui prône la laïcité et les droits du suffrage universel. Ce manifeste, qui vaudra au cercle l’hostilité du Clergé, est signé par un million de personnes et remis par Jean Macé lui-même à l’Assemblée nationale. Jean Macé signe ainsi l’un des actes politiques militant pour une instauration de la République et pour la fin de la Monarchie.

Citations

« Les âmes dormantes et les eaux qui croupissent sont également du domaine de la salubrité publique ».

Ouvrages

Jean Macé, militant de l’éducation populaire, de Jean-Michel Ducompte, Editions Privat

Extraits du dictionnaire des parlementaires Français de Robert et Cougny, 1889 et Jean Jolly, 1960/77 ; Antoine Compagnon, Arthur Dessoye (1883).