Quelles sont les avancées et les limites du décret de mars 2018 pour les ATSEM ?

Le décret n’apporte pas de véritables avancées en termes d’évolution de carrière puisque celui-ci porte sur une évolution en carrière d’animation à travers un concours interne spécial pour l’accès au cadre d’emploi d’animateur. Or, les ATSEM relèvent de la filière médico-sociale. Une réelle avancée aurait été la création, dans cette filière, d’un accès à la catégorie B, constituant une véritable reconnaissance et une valorisation du statut. De plus, ce décret stipule que l’ATSEM « peut également assister les enseignants dans les classes ou établissements accueillant des enfants à besoin éducatifs particuliers ». La charge de travail des ATSEM au quotidien est déjà très importante. Cette mission se substitue à l’emploi des AESH qui sont là pour être au plus proche de ces enfants. Concernant l’appartenance à l’équipe éducative, le travail de reconnaissance de la part de l’Education Nationale doit encore beaucoup évoluer. La double-hiérarchie et la multitude des tâches allouées aux ATSEM ne facilitent en rien cette mise en œuvre. Beaucoup d’ATSEM se demandent où sont les limites de la profession, entre reconnaissance pour certaines et exploitation pour d’autres !

Quels sont les risques spécifiques à la pratique de ce métier ?

Les ATSEM font face à une grande fatigue nerveuse et morale du fait de grandes amplitudes horaires (périscolaire, scolaire, pause méridienne, TAP, ménage…) mais aussi en raison du manque de réglementation vis-à-vis de leur emploi et de leurs missions. Physiquement, les postures sont contraignantes et les tâches multiples, générant une fatigue importante.

Comment mieux intégrer les ATSEM dans la communauté éducative ?

Un travail de communication vis-à-vis des enseignants, dès leur formation initiale, sur la mise en œuvre du binôme enseignant-ATSEM serait bénéfique pour institutionnaliser le rôle de l’ATSEM auprès des enfants et au sein de l’école.

Comment améliorer la formation des ATSEM ?

Les ATSEM doivent être titulaires du CAP AEPE qui s’obtient par la voie de la formation continue, de l’alternance ou par correspondance (éventuellement par VAE, validation des acquis de l’expérience). Toutefois, il serait souhaitable que lors de la période de stage du CAP, l’apprenant soit bien encadré et suivi par des ATSEM en poste (ceux-ci pouvant bénéficier d’une nouvelle bonification indiciaire, NBI, relevant de leur collectivité).

Par la suite, les collectivités territoriales ont un organisme de formation, le CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) qui propose un éventail très large en termes de formation autour de la petite enfance venant perfectionner les connaissances des ATSEM.

Il est cependant regrettable que les agents ne puissent pas toujours accéder à ces formations, notamment pour des problèmes logistiques. Il est en effet très difficile de remplacer l’ATSEM sur le temps scolaire et certains employeurs ne donnent pas d’avis favorable aux demandes de formation de leurs agents. Nous voyons même des agents qui refusent de partir en formation car leur employeur ne comptabilise pas ces heures en temps de travail malgré le droit à la formation professionnelle. Il existe encore beaucoup d’inégalités sur ce métier à travers tout le territoire national.