Entretien avec Jeanine Chomeau

Une délégation très dynamique
« La délégation de la Gironde est constituée du bureau avec 6 personnes et d’un comité départemental de 23 personnes. L’ASL compte environ 12 000 adhérents qui peuvent être dans le 1er degré, le 2nd degré ou l’université, mais aussi des infirmières scolaires, des assistantes sociales, des personnels Atos et des Atsem. Le nombre de dossiers que nous avons par an est de 350, ce qui est relativement important. Ils concernent surtout des agressions verbales et physiques, du harcèlement, de la diffamation, des outrages et des injures », nous explique Jeanine Chomeau, délégataire présidente dans le département de la Gironde.
« Le travail des militants et des administratifs n’est pas sectorisé. Les militants peuvent participer à des formations, gérer des dossiers, prendre des décisions et accompagner un adhérent chez un avocat-conseil. Tous les ans nous rencontrons également le Dasen, à qui nous apportons des exemples de dossiers. Il connaît aussi le nombre de dossiers que nous traitons et nous insistons sur le fait que le corps enseignant est très fragile en ce moment. Même si nous leur apportons une aide très importante, nous lui rappelons que, quelquefois, l’institution n’est pas assez proche d’eux. »

Entretien avec Elian Deroubaix et Nathalie Palancade

Des collaborateurs à l’écoute des adhérents
Pour Elian Deroubaix, collaborateur administratif à L’ASL de Gironde, son rôle au quotidien est « surtout d’écouter les adhérents qui appellent quotidiennement concernant les situations et problématiques qu’ils rencontrent dans le cadre de leur profession. Les adhérents rencontrent souvent des difficultés relationnelles avec les parents d’élève et souhaitent nos conseils car ils se sentent peu ou pas épaulés par leur hiérarchie. Ils souhaitent aussi savoir, avec l’aide de l’avocat-conseil, les suites possibles à donner à leur situation. »
Une écoute confirmée par sa collègue Nathalie Palancade : « Les adhérents nous appellent lorsqu’ils sont confrontés à des situations stressantes, ils ont besoin d’être rassurés, ils ont besoin de parler. Quelquefois, un simple dialogue les rassure ou leur fait prendre du recul. Lorsque c’est plus profond et que l’on sent que la situation est, soit plus délicate, soit que les collègues sont vraiment très mal, nous leur promettons un retour de la part de nos militants, le lendemain ou dans les 48 heures. Ils les recontactent pour leur apporter leur expérience du terrain, que nous n’avons pas en tant que collaborateurs. »

Entretien avec maître Delthil

Des alternatives aux poursuites pénales
Dans certains cas, les poursuites pénales ne sont pas la meilleure solution pour permettre à l’adhérent gain de cause. C’est ce qu’explique maître Delthil, avocat-conseil de la délégation de Gironde : « Beaucoup d’adhérents saisissent L’Autonome pour des situations qui ne présentent pas de solutions juridiques possibles. Quand on examine le dossier, on s’aperçoit qu’en réalité il n’y a pas matière à déposer une plainte, tout simplement parce qu’il n’y a pas d’infraction pénale et, même si elle existe, celle-ci n’est pas assez grave pour que l’on puisse penser que le procureur va y donner suite. Notre rôle à nous, c’est de filtrer, pour éviter de déposer des plaintes qui sont vouées à l’échec avec un classement sans suite, ce que les adhérents vivent assez mal en général. Mais il y a des alternatives aux poursuites : des rappels à la loi, des médiations pénales… Dans certains cas, quand les poursuites ne sont pas engagées par le procureur, notamment en termes d’injures et de diffamation par Internet, j’adresse un courrier à la personne qui a commis ces faits, sur les réseaux sociaux, pour lui exposer ce qu’elle a fait, en le qualifiant pénalement. Ce que l’on obtient bien souvent, c’est le retrait immédiat des propos considérés comme diffamatoires. »