Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre une délégation de L’ASL ?  

Je suis Jeanine Chomeau, ancienne directrice d’école maternelle encore en activité lorsque j’ai rejoint L’Autonome de Solidarité Laïque en 2008. Je suis délégataire présidente de la Gironde depuis 2013. Tout l’intérêt de l’accompagnement de L’Autonome, est d’avoir des militants issus du métier pour répondre aux problèmes que rencontrent les personnels en activité.  

Comment s’organise la délégation départementale de la Gironde ?

Le Bureau de la délégation girondine est très actif. Hormis le comité départemental qui se réunit régulièrement, plusieurs membres du Bureau se retrouvent au moins deux fois par semaine au siège de la délégation pour faire un point sur les situations pour lesquelles des adhérents nous ont sollicités et, ajuster nos actions pour les cas plus délicats qui nécessitent un suivi quasi quotidien. Cela permet de soutenir les adhérents les plus fragiles afin qu’ils ne se sentent jamais seuls et de leur apporter, chaque fois que cela est nécessaire, une écoute active et des solutions adaptées.

Lorsqu’un adhérent nous interroge sur des points de réglementation nécessitant une réponse fine et argumentée par des textes réglementaires, nous contactons le siège de l’association à Paris afin de nous appuyer sur le service juridique qui nous fournira les réponses. Nous pouvons ainsi revenir vers l’adhérent avec des éléments de réponse dans la journée. Le travail en équipe est essentiel, cela permet à l’adhérent de bénéficier des compétences conjuguées des bénévoles expérimentés et du professionnalisme des collaborateurs techniques.

Quels sont les dossiers traités par votre délégation ?

A ce jour, le département de la Gironde compte près de 11 500 adhérents à L’ASL et traite environ 400 à 450 dossiers chaque année dont un certain nombre, en augmentation, concerne des situations de harcèlement au sein même de l’équipe éducative.

Dans le second degré, nous traitons plusieurs situations relatives à des agressions verbales ou physiques et de plus en plus de demandes en lien avec le harcèlement. Dans le premier degré, les situations visent principalement des conflits avec les parents mais également de nombreux dossiers sur des enfants à « comportement difficile ».

Les enseignants rencontrent également des difficultés en lien avec l’école inclusive. Cela s’explique soit par le manque d’AVS et d’AESH soit par le manque de connaissance de la nouvelle réglementation sur le sujet. Les directeurs, par exemple, ont une charge de travail importante et manquent de temps pour approfondir et s’approprier les nouveaux textes et dispositifs.

En vous appuyant sur un cas concret, pouvez-vous nous présenter les étapes de l’accompagnement par L’ASL ?  

Le plus souvent, l’adhérent contacte la délégation départementale dès qu’il rencontre une difficulté. Par exemple, nous avons reçu une demande d’une adhérente qui se disait victime de harcèlement de la part d’un collègue. Nous l’avons donc rappelée immédiatement et nous nous sommes réunis au sein de la délégation afin d’étudier ensemble le protocole de suivi à mettre en place.

Nous avons senti une certaine fragilité de l’adhérente, la réponse devait donc être rapide. Au vu de l’intensité de la difficulté nous avons estimé nécessaire de dresser le cadre juridique du contexte qu’elle rencontrait. Nous l’avons donc mise en relation avec notre avocat-conseil. Nous proposons systématiquement d’accompagner l’adhérent à ces rendez-vous afin qu’il se sente toujours entouré et pouvons également lui conseiller une aide psychologique, dans le cadre de notre partenariat avec la MGEN, lorsque nous estimons que cela est nécessaire.

Avez-vous le sentiment d’être suffisamment bien identifié au niveau du département ? Les adhérents vous contactent-ils facilement ?

Cela est plus facile avec les personnels du 1er degré car, par le biais de la formation, nous arrivons à faire du lien. En effet, avec la DSDEN et l’INSPÉ, nous réalisons de nombreuses formations, notamment auprès de personnels d’éducation de toutes catégories sur la thématique de la responsabilité civile et pénale ainsi que sur l’autorité parentale. Cela permet de mieux faire connaitre notre expertise et d’être mieux identifié.

Nous réalisons moins de formations dans le 2nd degré, et nous sommes donc moins visibles auprès de ces personnels. Toutefois, nous travaillons actuellement pour un rapprochement avec les directeurs de ZAP (Zone d’animation pédagogique) afin de mettre en place des formations et avons initié un contact avec les médecins du rectorat pour rencontrer les infirmières scolaires et ainsi les sensibiliser à nos différentes actions.