Pouvez-vous nous présenter brièvement votre rôle au sein de la structure nationale de L’ASL ?

Présenter mon rôle à l’ASL, c’est revenir à l’axe principal de notre projet associatif, qui depuis sa création n’a eu de cesse de mettre en action la protection juridique et l’accompagnement des personnels face aux risques du métier. Pour ce faire, l’association s’appuie sur son réseau d’avocats-conseil lorsque les situations le nécessitent mais surtout sur l’expertise de ses militants, acquise avec l’expérience de terrain ainsi que les formations qui leur sont réservées.

En tant que membre du CA national, je participe depuis bientôt cinq ans à la réflexion et aux choix qui concernent entre autres ce volet majeur de la formation. Ce rôle politique m’a amené progressivement à intégrer le bureau national en tant qu’administrateur délégué à la formation. C’est dans ce cadre que je mène, avec les avocats-conseil, les formations juridiques au siège pour les militants. Mais sur ce volet, la tâche majeure qui m’incombe est d’élaborer et mettre en œuvre le plan pluriannuel de formation pour les militants.

Nous menons également un autre grand chantier au sein de la nouvelle commission « formation » que j’anime, par le déploiement de travaux visant à l’actualisation de nos modules juridiques à destination des personnels d’éducation et à la création de nouveaux supports, plus à même de répondre aux nouveaux besoins auxquels les personnels doivent faire face au quotidien. Cela passe par une meilleure connaissance du droit qui permet d’assurer la protection professionnelle par le versant de la prévention.

Par ailleurs, L’ASL, par sa dimension nationale, a opté ces dernières années pour une déclinaison territoriale de cette offre de formation juridique initiale et continue à destination des personnels. Je coordonne donc la mise en place progressive de cette nouvelle organisation. De plus, et cela y participe, j’assure le suivi des déclinaisons, au niveau académique, de la convention ministérielle, signée en 2012 entre L’ASL et le ministre de l’Éducation nationale, en ce qu’elle concerne la défense des adhérents et plus largement le volet formation juridique.

Comment se décline l’offre de formation de L’ASL au niveau national ?

Concernant nos militants et collaborateurs techniques, nous éditons chaque année un plan de formation qui répond à certains besoins, tant en termes de culture juridique que technique ou économique. Les militants ainsi que les collaborateurs techniques bénéficient lors de ces stages d’une approche pédagogique que nous voulons la plus interactive et conviviale possible. Les journées de travail sont construites autour de la complémentarité entre les acteurs des délégations. En effet, les expériences et expertises des délégations départementales constituent notre richesse et nous tirons le meilleur de ce qui a été mis en œuvre à un niveau départemental voire académique par les équipes militantes pour les adapter à l’ensemble des 98 délégations de L’ASL.

Nos actions de formation auprès des personnels d’éducation se déploient, quant à elles, au niveau départemental directement par les équipes militantes et les avocats-conseil. Pour ce faire, nous disposons d’un ensemble de modules à thématiques variées telles que « le harcèlement », « l’autorité parentale » ou encore « la responsabilité civile ou pénale ».

Quelles sont les formations à destination des militants de L’ASL ? Quel contenu ? À quelle fréquence ? Pour quels objectifs ?

Les formations à destination de nos militants visent plusieurs objectifs. Le premier d’entre eux est d’acquérir et de « bien comprendre » ce que recouvre la « culture » de L’ASL : être utile aux adhérents en répondant avec pertinence et rigueur aux situations toujours plus complexes qui sont rencontrées par les adhérents. Nous avons donc initié, cette année, un nouveau module autour de « l’engagement du militant » dans ses fonctions au service de l’association et des adhérents.

L’accompagnement des adhérents est le domaine de loin le plus important sur lequel les militants travaillent. Il nécessite un recul personnel, une qualité d’écoute et une bonne connaissance du droit qui encadre l’acte éducatif. Il impose de disposer de solides compétences pour être crédible, rassurant et efficace. Cela nécessite de développer en continu tout un panel de compétences ou d’acquérir de nouvelles connaissances en correspondance avec l’évolution de nos métiers afin que le militant se sente pleinement assuré dans sa fonction et correctement « outillé » pour aider ses collègues. Par un parcours de formation sur plusieurs années, nous lui offrons cette possibilité.

Nos militants qui dispensent eux-mêmes, avec les avocats-conseil, des formations aux personnels acquièrent des compétences et connaissances spécifiques en termes de droit, notamment lors des stages juridiques conduits au niveau national.

La fréquence des formations dépend des besoins qui remontent du terrain mais si je me fonde sur l’engouement et l’appétence que les équipes manifestent, elles nécessitent d’être démultipliées à l’avenir.

Sur le terrain, les militants peuvent être confrontés à différentes situations. Sont-ils suffisamment armés ?

Est-on toujours prêt à l’inattendu ? Les militants doivent être eux-mêmes accompagnés et aidés dans la mesure du possible pour effectivement réaliser, sur le terrain, un travail toujours plus complexe et, faut-il le rappeler, d’une importance capitale pour l’école.
La formation réussit, à bien des égards, à répondre à ce défi mais la vie militante effective et les partages et échanges constants au sein des délégations y parviennent tout autant.
Je vous ai évoqué un parcours évolutif pour le militant, la formation doit évoluer en parallèle.

Quelle compétence-clé ou idée force acquièrent les militants ?

Les militants de L’Autonome de Solidarité Laïque acquièrent de nombreuses compétences individuelles. Elles sont souvent garantes d’efficacité pour les objectifs d’une structure. Mais, pour notre association et son champ d’intervention spécifique, la plus grande force est de développer une capacité à pouvoir collaborer efficacement avec d’autres. Entre militants d’abord, mais également avec ceux qui les entourent. À ce titre, le duo militant-avocat ou militant-collaborateur technique dans notre association illustre parfaitement le bien-fondé de notre vision de compétences partagées pour un projet véritablement humaniste.