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Entretien avec une ergonome Sorties scolaires : comment mieux prévenir les risques ?François Albaret, principal de collège : « la gestion de conflit fait partie intégrante du métier de CPE »
Dans quelle mesure le métier de CPE a-t-il dépassé sa fonction initiale ?
François Albaret : En 1970, les CPE succédaient aux surveillants généraux. Ils étaient alors surtout en charge de la discipline et de l’organisation administrative. Progressivement, depuis les années 80, le métier de CPE a pris sa pleine dimension éducative, voire pédagogique. Les CPE participent par exemple à délivrer les notes de vie scolaire et valident les livrets personnels de compétences. Ils n’ont pas le statut de personnel de direction mais ils encadrent du personnel : les assistants d’éducation. L’accroissement des problèmes de vie scolaire et du nombre de familles en difficultés a contribué à renforcer la dimension éducative de ce métier.
Quels sont les risques spécifiques liés à l’exercice du métier de CPE ?
F.A : Le métier de CPE est complexe car il est multitâche. Le CPE est en quelque sorte un spécialiste des questions générales : d’ordre éducatif, pédagogique, administratif, organisationnel, ou encore logistique. Le CPE joue un rôle d’interface avec tous les membres de la communauté éducative, aussi bien en interne avec le personnel, qu’en externe avec les parents, les associations, les élus, etc. La gestion de conflit fait désormais partie intégrante du métier de CPE. Ce dernier est en effet exposé aux phénomènes de violence, au même titre que les enseignants. Les violences en milieu scolaire ont toujours existé mais, même si le climat scolaire reste globalement bon, les violences se sont tout de même accrues et durcies depuis une vingtaine d’années, dans certaines zones urbaines notamment. Internet et les téléphones portables ont créé de nouveaux types de risques, comme le cyber-harcèlement.
Quelles sont les perspectives d’évolution du métier ?
F.A : La fonction évolue dans les faits, au fil des besoins et des changements du système éducatif. Les transformations de l’école et de la société ont piloté la transformation de la profession. Les CPE interviennent dans l’évaluation des élèves sur l’initiative, l’autonomie, le respect d’autrui, etc. Le métier est stabilisé, l’identité des CPE est claire, ce qui n’a pas toujours été le cas. Une évolution statutaire ne me paraît pas d’actualité. Le métier de CPE reste une spécificité française en Europe. Très peu de pays ont un équivalent. Dans la plupart des pays, ce sont les enseignants qui assurent les missions de CPE en plus de leur enseignement. Mais je pense que la profession de CPE a encore de beaux jours devant elle !
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