En quoi consiste cet ouvrage ?

« C’est quand la récré ? » raconte une année dans ma classe de petite section. C’est un journal de bord résolument humain. Tout y est authentique : les joies, les ras-le-bol, les situations dramatiques ou cocasses. Pour prolonger la lecture, je publie régulièrement des anecdotes sur mon blog cestquandlarecre.over-blog.com

 

Au-delà de l’ouvrage, quelles sont vos bonnes pratiques pour gérer la classe?

À travers mon expérience, j’ai pris conscience du lien direct entre ce que ressentent les enfants et leur comportement. Lorsqu’ils se sentent bien, ils se tiennent bien. Il est important de prendre le temps de les écouter tout en acceptant leurs émotions. Par exemple, un élève de trois ans qui se bagarre pour prendre le pinceau de son voisin essaie de dire : « moi aussi je veux faire de la peinture ! ». Lui répondre « ça suffit, va au coin ! » ne lui apprendra pas les bonnes manières. Je préfère mettre des mots sur ses émotions tout en mettant un arrêt ferme à un comportement inacceptable. « Arthur, je vois que tu as très envie de peindre. Pour l’instant c’est le tour de Noa. Je te prépare une feuille, tu pourras prendre sa place quand elle aura fini ». C’est plus facile pour un enfant de changer son comportement si ce qu’il ressent a été accepté.

 

Comment apaiser un conflit avec des parents ?

Je suis adepte de la communication non violente (CNV). Je pars du principe qu’un parent qui ne se sent pas en confiance est un parent avec qui on ne pourra jamais dialoguer. Dans un conflit, il est important d’écouter le point de vue du parent et de savoir le reformuler pour qu’il se sente entendu. Ensuite, on peut discuter. L’empathie est une clé de bonnes relations avec les élèves et leurs parents.

 

Quels sont les risques liés à votre métier ?

Je suis adhérente à l’ASL depuis le début de ma carrière mais je n’ai heureusement pas eu besoin de protection. Certains parents peuvent se montrer agressifs et j’ai rencontré des difficultés avec un enfant très jeune qui n’avait pas d’AVS. J’étais impuissante face à ses colères. Il se mettait dans des rages folles et pouvait se montrer très violent. La situation s’est débloquée au bout de quelques mois avec l’arrivée d’un AVS dans l’établissement.