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Entretien avec une ergonome Sorties scolaires : comment mieux prévenir les risques ?3 questions à Aymeric Patricot

Quels sont les risques auxquels vous avez été confronté en enseignant en ZEP ?
Mon ouvrage apporte un témoignage sur le contexte brutal des collèges défavorisés. Les élèves et les enseignants en sont les principales victimes. Le personnel éducatif est confronté à une grande agressivité à laquelle il est difficile de répondre. Pour les nouveaux enseignants, il y a un décalage entre un concours exigeant et le travail de terrain. Le métier a deux facettes. Dans certains collèges, l’enseignant transmet des connaissances, identifie les progrès à faire, exerce les élèves ; dans les établissements défavorisés, il contient la violence et limite sa mission à de maigres notions, comme le présent de l’indicatif.
Quels seraient les moyens d’action pour y remédier ?
Dans les ZEP, les enseignants ne sont pas du tout préparés à faire face à des élèves qui ont un niveau scolaire faible, qui parlent parfois à peine la langue française et qui vivent dans la misère économique. La transmission du savoir devient accessoire. La société doit prendre conscience de la faiblesse de certains élèves et renforcer l’enseignement de base. Tous les élèves ne sont pas sur le même pied d’égalité. Du côté des solutions possibles, je pense qu’une répartition différente des moyens financiers accompagnée d’une réévaluation des filières professionnelles et techniques pourraient rééquilibrer la balance.
Quelle est la note d’optimisme soulevée par votre ouvrage ?
Je fais en effet un constat d’échec partiel du collège dans ces zones prioritaires. La soif d’apprendre des élèves est présente. Par exemple l’étude de textes classiques a bien fonctionné avec mes élèves. Si elle est expliquée simplement, les élèves s’y intéressent et des talents peuvent se révéler. Parmi les bonnes surprises, des auteurs comme Molière, Baudelaire ou La Fontaine ont suscité chez les élèves, quels que soient leur niveau scolaire, leur classe sociale ou leur intérêt pour la matière, une immédiate fascination.