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Entretien avec une ergonome Sorties scolaires : comment mieux prévenir les risques ?Entretien avec Monique Sassier, Médiateur de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur

Quelles sont les grandes conclusions de l’enquête publiée dans ce rapport ?
En comparaison avec deux études menées en 2005 et 2007, cette enquête fait état d’une augmentation très nette de la conflictualité vis-à-vis des enseignants du second degré. Dans le premier degré, les différends concernant les parents et les enseignants sont stables.
Face à ce constat, les questions d’orientation expliquent sûrement des taux de différends plus élevés dans les classes « charnières » que sont la 6ème, la 3ème puis surtout la 2nde. Au collège il semblerait que l’alliance entre l’école, les familles et les élèves fonctionne moins bien que dans le primaire : elle se transforme en alliance famille-élèves. Les parents semblent changer d’attitude. Alors qu’ils avaient confiance dans l’école au primaire, ils demandent plus de comptes au collège. Des incompréhensions assez fortes peuvent naître de cette situation.
L’enquête concorde avec les réclamations faites auprès du médiateur. Une part importante des réclamations de personnels de l’éducation émane du second degré. J’avancerais plusieurs explications à cette augmentation des réclamations qui nous sont adressées. Tout d’abord l’action du médiateur de l’Education nationale est mieux connue. Il semblerait aussi que les personnels ne supportent plus que les problèmes ne soient pas réglés. D’autre part, la tension sur les moyens financiers a sans doute rendu les situations plus difficiles. L’enseignant est un professionnel qui doit être valorisé.
Quels sont les personnels les plus exposés à ces différends ?
Plusieurs paramètres interviennent : la fonction exercée, le lieu d’implantation, mais aussi le type d’établissement. Selon cette enquête, les personnels les plus exposés aux différends sont les professeurs d’éducation physique et sportive, les chefs d’établissement, les professeurs de lycée professionnel.
Les établissements les plus exposés sont ceux qui accueillent les effectifs les plus importants, mais aussi les établissements de zone urbaine sensible (ZUS). Il faut également souligner que dans certains établissements du monde rural les difficultés augmentent, mais ils ne bénéficient pas forcément des dispositifs des ZUS.
Votre rapport évoque un changement du métier d’enseignant, qu’en est-il ?
Le rapport souligne que le métier d’enseignant n’a pas changé sur le fond, mais que sa forme a évolué sous la pression de l’environnement. Le métier d’enseignant reste en effet un métier de transmission des savoirs et des comportements. C’est justement sur le plan des comportements que les changements sont les plus forts. Les modalités d’exercice du métier d’enseignant ont changé. D’une part du fait des élèves, qui ont des niveaux de connaissances très différents, mais aussi sous l’effet du développement des TIC avec des élèves experts du web. Il y a en quelque sorte un choc technologique qui modifie la façon d’enseigner.
La FAS est citée à plusieurs reprises dans votre rapport 2011. En quoi ses statistiques apportent-elles un éclairage pertinent du métier enseignant ?
Les rapports citent les statistiques de la FAS car elles ont le mérite d’exister et ont été réalisées avec objectivité. L’enquête avait pour volonté de croiser les sources, les comparaisons entre les constats des médiateurs et ceux des autres acteurs de l’Education nationale, comme la FAS, sont à ce titre intéressantes.