Nos podcasts
Nos chats live
L'ASL en Direct
Articles les plus partagés
Entretien avec une ergonome Sorties scolaires : comment mieux prévenir les risques ?3 questions à Pascal FAMERY, responsable journaux scolaires et lycéens, du CLEMI

Comment se développent les publications d’établissement ?
Ce type de publication est loin d’être récent. En effet, les premières traces de journaux lycéens remontent à 1835, lorsque les lycéens ont été regroupés, notamment en internat. Le dernier recensement exhaustif réalisé par le CLEMI remonte à 2001. A l’époque, le CLEMI avait dénombré 5 000 médias scolaires, dont 4 000 journaux papier. Sur les 4 000 journaux papier recensés, 2 000 journaux avaient été créés dans des écoles, 1 500 dans des collèges, et enfin 500 dans des lycées. Ce nombre plus faible s’explique par une scolarité plus courte au Lycée.
Aujourd’hui, le CLEMI constate toujours que, pour ce type de publications, le papier est loin d‘être mort. Plusieurs explications à cette prédominance du papier peuvent être avancées. Tout d’abord, Internet est surement plus intimidant pour les différents acteurs par sa diffusion immédiate et universelle. Les élèves considèrent souvent qu’Internet reste leur domaine privé, alors que le papier reste un genre noble, qui peut circuler. Par ailleurs, les enseignants ne sont pas toujours très à l’aise avec les supports Internet, pour l’actualisation de blogs ou de sites web par exemple.
Le support web pourrait apparaitre plus simple financièrement, mais pose des questions plus complexes en termes de périodicité, de diffusion externe à l’établissement, mais aussi de maîtrise du lectorat. Bon indicateur de l’importance des journaux papier, lors de l’édition 2012 du Prix Varenne, prix national du concours scolaire de journalisme, sur 800 journaux présentés, seulement 70 étaient en ligne.
Quels sont les apports de ces publications pour les élèves et les personnels de l’éducation ?
Le CLEMI s’attache depuis 1983 à décrypter les langages médiatiques et la production de médias par les élèves. Les collaborations entre élèves et équipes éducatives autour de la production d’un média se révèlent être formatrices à différents niveaux.
Pour les élèves, travailler sur un média scolaire permet de renforcer des savoirs de base (notamment sur le plan de la lecture et de l’écriture), mais aussi de développer une culture de projet collectif et d’inciter à une prise de responsabilité. Pour les enseignants, ce type de publication est un cadre d’échange avec les élèves, à la fois gratifiant et enrichissant. Du côté du chef d’établissement, un journal lycéen [peut être créé sans autorisation ou contrôle préalable] est l’occasion d’une sorte d’éducation réciproque entre élèves et personnels de l’éducation ; en particulier lorsqu’une difficulté se présente dans cet exercice délicat de l’apprentissage de la responsabilité de publication, et qu’il faut mobiliser l’intelligence collective pour la dépasser.
Au fil des années, avez-vous constaté des dérapages au sein de ces publications ?
Ils sont infimes au regard du nombre de publications d’établissement. En effet, on peut considérer que sur une période de 3 à 4 ans, au moins un Lycée sur 10 en moyenne connait l’existence d’un journal lycéen. Ils naissent meurent, puis réapparaissent ailleurs. Chaque publication papier, tous niveaux confondus, est éditée en moyenne une fois par trimestre.
Le dépôt pédagogique effectué auprès du CLEMI fournit un indicateur non exhaustif du nombre de publications papier existantes : pour l’année 2010/2011 nous avons reçu 276 titres de journaux d’école, 428 titres de journaux collégiens et 252 titres lycéens. On peut raisonnablement doubler ces chiffres pour avoir un ordre d’idée du nombre de journaux existants chaque année.
Depuis les années 70, le CLEMI a eu seulement connaissance de quatre procès concernant des journaux lycéens. Trois contre une rédaction et un contre un chef d’établissement, intenté par une rédaction lycéenne. En plus de 40 ans, le nombre de procès reste donc très marginal !